Huttopia a ouvert son premier site en Californie en juillet 2021 dans un lieu chargé d’histoire : Paradise Springs. Récit d’un site exceptionnel traversé par des personnages haut en couleurs, et la magie d’Hollywood.
Tout débute en 1910 quand un avocat californien à la recherche de nature achète 67 hectares de terrain à Big Rock Creek en Californie. Louis Luckel y construit un camp pour accueillir sa famille et ses amis autour de parties de pêche et de chasse.
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Cinq ans plus tard, Noah Beery et son frère Wallace, tous les deux acteurs à Hollywood, rachètent la propriété avec l’aide de plusieurs célébrités telles que Charlie Chaplin et Douglas Fairbanks. Les frères Beery vont attirer le tout Hollywood sur leur propriété en organisant les plus grandes fêtes de l’époque.
Ils construisent une immense salle de bal avec un bar de 13 mètres de long, une scène pour 22 musiciens, la piscine dans laquelle le champion olympique Johnny Weissmuller s’entraine trois ans, et des écluses à poissons pouvant accueillir 1 million de truites !
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Chaque week-end près d’un millier de personnalités investissent les lieux. Parmi eux, Joseph Kennedy (le père de JFK), la star Gloria Swanson, le réalisateur Cecil B. DeMille et bien d’autres s’adonnent à tous les plaisirs. Malgré la prohibition, l’alcool coule à flot, les tables de jeux font recette, et la fête bat son plein.
Le magnat de la presse William Randolph Hearst, un temps client de Paradise Springs, ouvre Hearst Castle, quelques kilomètres plus au sud. La concurrence entre les deux lieux de villégiatures s’avère féroce et violente. Après plusieurs agressions et tentatives d’incendie de Paradise Springs, Hearst introduit un buffle dans la propriété… L’animal sauvage sème la terreur parmi les d’invités, heureusement sans faire de blessés. La réponse des frères Beery ? Organiser une fête grandiose dès la semaine suivante. Au menu : un barbecue de buffle offert aux convives.
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Ce conflit, les aléas climatiques (incendie, inondation), la Grande Dépression et aussi plusieurs choix peu judicieux conduisent Noah Beery à la banqueroute dès 1940.
Dès lors, Paradise Springs tombe dans l’anonymat. Le site est loué à plusieurs entrepreneurs mais aucun ne réussit à en tirer profit. En 1965, Gunner Payne a l’idée de transformer le site en camp de vacances à destination de familles chrétiennes. Les règles y sont strictes : pas d’alcool, pas de jeux d’argents, pas de danse et messe tous les dimanche matin, au bord de la piscine. Il jette finalement l’éponge en 1981.
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Quatre familles d’investisseurs chrétiens décident alors de rénover le site qui ouvre trois ans plus tard sous le nom de « Paradise Springs Christian Camping/Retreat Center ». Ce camp vivote pendant 35 ans, jusqu’à ce que Wilma Odell, la dernière propriétaire, choisisse de vendre à une entreprise française de camping nature nommée Huttopia.
1. Noah Beery Sr. à droite, son fils Noah Beery Jr. et son épouse
2. Wallace et Noah Beery Sr. devant le club du paradis de la truite
3. Charlie Chaplin entouré de Gloria Swanson à droite et Marion Davies, des habitués de Paradise Springs, ici à la première du film City Lights, en 1931
4. Noah beery, star du cinéma muet avec plus de 300 films et l’acteur Jack Holt
5. La grande salle de bal, où le magnat de la presse William Randolph Hearst a fait lâcher un buffle lors d’une fête
6. Le chalet de Noah Beery, surnommée l’arche de Noé après avoir résisté à la grande innondation de 1928.